Je suis intriguée parce ce que je vis en ce moment. J’ai eu à quelques semaines d’intervalles des revenants dans ma vie.
La première personne m’avait fortement étonnée. Pas tant dans le fait d’avoir de ses nouvelles, puisqu’il arrivait de façon espacée de nous en donner, mais dans la manière dont ça s’est produit. Quand elle m’a appelée ce jour là, elle était à deux pas de chez moi. J’avais trouvé ça très étrange après coup. Visite complètement cordiale et agréable mais quelque part… “étrange”. Je laisse là ce sentiment. Pas de nouvelles depuis.
Dix jours plus tard, une seconde personne avec qui j’avais perdu tout contact depuis plus dix ans, cherche à reprendre contact avec moi via les réseaux. Et là, je me dis, elle est curieuse cette période. Nous nous partageons quelques mots sur nos vies actuelles puis ça s’arrête là. Chacun retourne à ses occupations respectives. De nouveau, je laisse là ce sentiment d’étrangeté.
Jusqu’à une troisième surgisse à son tour. Même scénario. Et là, je marque une pause. Ok. What ? 

Le fait que trois personnes ressurgissent, issues de la même période de ma vie, sans que j’ai cherché à les contacter, peut être vu comme une forme de synchronicité. Mais, je sens autre chose. Quelle part de moi cherche à renaître ou à se dire à travers ces signes ?

A cette période de ma vie, je me cherchais beaucoup aussi bien professionnellement que personnellement. J’avais entrepris un Executive MBA et j’avais alors commencé à poser par écrit quelques lignes sur un projet d’entreprenariat. Le nom Compoz’Om est né à cette époque là. Nom de mon entreprise aujourd’hui. Le projet, 15 ans après, a bien évolué par rapport à ses premières lignes. Et….. il n’en est pas aussi éloigné non plus.

La forme imaginée au départ est différente aujourd’hui mais le fond est assez semblable. A l’initial, je souhaitais ouvrir un centre d’accueil pour les 12 – 17 ans afin de leur faire explorer, découvrir différents arts, différents secteurs d’activités, débattre, dans l’objectif de mieux se connaître, se découvrir des talents et les développer. Sentir ce qui les faisait vibrer. 

Aujourd’hui j’accompagne adulte, collégiens et étudiants dans cette même intention. Vivre sa vie au sens profond, se donner une voix, apprendre à s’écouter, se construire un mode de vie aligné et durable. Un mode de vie qui nourrit plus qu’il n’épuise. 

C’est fou à quel point certaines intuitions initiales sont puissantes. Une intention sincère, esquissée il y a 15 ans, suite à un tout premier travail de retour aux sources de l’enfance. Et aujourd’hui, je l’incarne pleinement, dans une version élargie, affinée, ajustée à mon parcours de vie. 

Je pourrais dire que ma vocation n’a jamais cessé de m’habiter et qu’elle a simplement pris le temps de se façonner à travers mes expériences. Elle a simplement pris le temps de s’éveiller au vivant.

Oui, mon coeur savait avant que ma tête ne comprenne.

“Eveiller les consciences au vivant”. C’est exactement l’ambition que nous nous sommes données toutes les 3, lorsque nous avons décidé de nous relier pour poser les fondations de Compoz’Om ensemble et la faire grandir.

Ce qui est drôle aussi, c’est qu’il y a quelques mois, je partageais à une amie, que je ressentais de plus en plus de confiance en moi s’installer à l’intérieur. Et que ça faisait un bien fou ! C’est une sensation super agréable. J’ai gagné incroyablement en lâcher prise. J’ose être. Je me sens être. C’est juste fabuleux à ressentir. Comme si je m’étais réalignée avec ma vérité profonde. 

Et l’autre chose qui m’émerveille dans tout cet enchaînement et croisement des éléments, c’est le thème que j’ai choisi pour mes cours de Qoya, dans ce même espace temps. « Se reconnecter à sa vérité”. Les thèmes, je ne les choisis jamais au hasard ni à l’avance. Je les choisis en fonction de l’instant présent. En fonction de ce qui me traverse, ce qui m’habite, ici et maintenant. Je peux alors le transmettre depuis un lieu vécu, incarné. Je prends le temps de bien ressentir chacun des mots. Je me souviens d’ailleurs de la sensation de justesse dans mon corps au regard du mot “reconnecter” versus “connecter”.

Et alors, ces trois personnes revenues d’un croisement à 12 années de là ?
A la suite d’un CODEV dansé en Qoya, une des facilitatrices participante me partageait ceci : “Ces 3 hommes sont venus pour témoigner du chemin que tu as parcouru pour pouvoir incarner la femme que tu es maintenant !”. Ca faisait assez justement écho avec la sensation que j’avais eu en parallèle de danser sur un itinéraire bis rejoignant joyeusement la route principale.

Ce qui m’est apparu, c’est cette même temporalité qui les relie et la genèse du projet qui prend vie aujourd’hui de la plus belle manière qui soit. Riche de cet itinéraire bis que j’ai emprunté il y a dix ans. Itinéraire bis car tout simplement pas prête à ce moment là à prendre ma voie.  Il me manquait alors beaucoup de choses : un manque de clarté, une connaissance de moi quasi nulle, une incapacité à m’entendre et me connecter à mon moi. Ignorant même son existence. 

Et me voilà aujourd’hui, de nouveau au croisement de cet itinéraire bis et de ma route. La vie m’a offert le chemin de maturation, celui où j’ai pu apprendre à me connaître, traverser les ombres, les doutes, les manques, découvrir qu’il y avait une vérité intérieure, et construire pas à pas la solidité d’être qui m’habite aujourd’hui.

Ces visiteurs du passé viennent me rappeler une version de moi qui cherchait, et que j’honore aujourd’hui. Une période de passage que je relis avec gratitude, et que j’intègre à mon présent. Ils sont venus pour témoigner d’un passage initiatique. Un de ceux qui ne se voient pas toujours de l’extérieur, mais qui transforment tout à l’intérieur.
Ces trois présences du passé agissent comme des signaux de clôture. Comme pour me dire : « cette ancienne version de toi peut maintenant être honorée, remerciée, puis déposée ». Elles m’ont ramenée pile au point de départ, non pour que je recommence, mais pour que je constate combien je suis devenue pleinement celle que je pressentais sans pouvoir l’être encore.
Ce qui aurait pu être considéré comme un “retard” n’en est pas un : c’est le temps de la gestation. L’itinéraire bis était l’itinéraire juste.

Aujourd’hui, je ne rêve plus ma place, je l’habite. Cela résonne comme un passage de seuil. Un genre d’initiation accomplie. Passant de “je veux aider les autres à se révéler” à “je suis en train de me révéler moi-même, et c’est depuis là que je peux vraiment accompagner.

C’est un moment de réconciliation, de reconnaissance, et d’amour profond pour mon chemin. Un fil qui se retisse avec délicatesse entre celle que j’ai été, celle que je suis, et celle que je suis en train de devenir.

Aussi, en célébration et en honneur de celle que j’étais ou que je n’étais pas encore, j’ai eu l’envie de créer un espace d’expression réciproque intemporel. Comme un dialogue d’âme à âme. Pour recueillir et reconnaître une partie de moi longtemps mise de côté et l’embrasser avec douceur.

Lettre – De moi d’hier à moi d’aujourd’hui

À toi,
celle que je deviendrai un jour,

Je ne sais pas si tu me liras un jour. Je ne sais même pas exactement qui tu es, ni ce que tu vis. Mais je veux croire que tu existes. Et j’espère que tu es heureuse.

Moi, je me cherche. Beaucoup. Je doute souvent, je tâtonne, je rêve sans trop savoir si j’en suis capable.
Il y a une partie de moi qui brûle de faire quelque chose qui a du sens, quelque chose de vrai, de différent, d’utile, de vibrant. J’ai des idées, mais je ne sais pas trop par où commencer.
Je me sens un peu petite pour les grands rêves que je porte.
Un peu seule, parfois. Souvent.

Et puis il y a ce nom qui m’est venu… Compoz’Om. Il m’échappe presque, mais il me parle. Comme un mot que je ne comprends pas encore totalement, mais qui vibre à l’intérieur. Je me dis que peut-être, un jour, il prendra sens.

J’espère que tu as trouvé ta voix.
J’espère que tu t’écoutes, que tu crées, que tu danses.
J’espère que tu n’as pas renoncé à croire en la beauté.
Et j’espère que tu sais que tout ce que j’ai traversé, même les moments flous et silencieux, avait un sens.

S’il te plaît, ne m’oublie pas.
Garde avec toi ce feu, même petit, même vacillant.
Garde la trace de celle qui a rêvé, même sans y croire.
Et s’il t’arrive de douter encore, souviens-toi que tu es née de toutes ces versions de moi qui ont avancé malgré la peur.

Je te confie mon rêve.
Je te confie ma tendresse.
Je te confie le reste du chemin.

Avec tout mon amour,
Moi, celle d’avant.

Lettre – De moi d’aujourd’hui à moi d’hier

À toi,
celle que j’ai été il y a plus de 10 ans,

Je t’écris avec toute la tendresse, la reconnaissance et la douceur que tu mérites.
Je me souviens de toi, même si je t’ai parfois oubliée. Je me souviens de ton feu, de ton envie d’agir, de créer, de contribuer. Je me souviens de tes questions, de ton brouillard, de ton besoin de trouver ta place sans savoir encore comment la dessiner.

À cette époque, tu as semé les premières graines de ce que je vis aujourd’hui. Tu ne le savais pas, mais en posant les premiers mots du projet Compoz’Om, en rêvant d’un lieu pour faire vibrer les jeunes, tu étais déjà en train de tracer un chemin. Ton cœur savait, même si ta tête doutait.

Tu as parfois cru ne pas être à la hauteur, tu t’es peut-être sentie perdue, pas assez… Et pourtant, c’est depuis cet endroit-là que tu as grandi. Ce que tu n’avais pas encore, tu l’as cherché, tu l’as découvert, tu l’as intégré à la force de l’expérience, de la patience, de la traversée. Tu as toujours été précieuse. Même quand tu doutais. Surtout quand tu doutais.

Tu n’as pas emprunté le plus court chemin. Un détour ? Peut-être. Un détour sacré, initiatique, fécond.
Grâce à ce chemin, j’ai appris à me connaître, à écouter ma vérité, à me respecter, à me choisir.

Aujourd’hui, je te rends hommage.

Merci d’avoir rêvé avant que je puisse vivre.
Merci d’avoir osé poser les premiers mots, les premières intuitions.
Merci d’avoir été celle que tu étais, même dans le flou.

Je suis là aujourd’hui, plus alignée, plus forte, plus confiante, parce que tu as existé.
Et tu peux te reposer maintenant. Je prends le relais.

Avec gratitude,
Depuis la version de toi qui sait aujourd’hui.

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