« Quand on veut, on peut. »👊 « Il faut souffrir pour être belle. » 💁♀️« La vie est un combat. » « Le prince charmant n’existe pas. »🤴 « Qui aime bien châtie bien. »🧡 « Si tu veux maintenir la paix, soit toujours prêt à la guerre. » ☯️ « diviser pour mieux régner»⚡ « Jamais deux,sans trois. » 📣« Au début, tout est toujours tout beau tout rose. »🌸🌸🌸🌸
Ces phrases, je les ai entendues des dizaines de fois. Ces phrases qui, dès le début, annoncent un scénario catastrophe. Sur la dernière, je pense bien que mon cerveau a fini par se programmer en mode alerte rouge. Si « au début, tout est beau et rose », aïe, aïe, aïe !⚡
Résultat de mon expérience : première fausse vérité observée. Alors déjà, au début, tout n’est pas forcément tout beau tout rose. Plusieurs de mes histoires d’amour n’ont pas débuté par du tout beau tout rose. Et donc ? Ça prédit un avenir meilleur ? Pas certaine… Et peut-être même bien que les relations qui débutaient par du tout beau tout rose, j’ai fini par les fuire moi-même !
Quelles sont ces phrases que nous clamons comme des vérités universelles comme des slogans ? Et surtout pourquoi ? 💬
Pourquoi, de telles phrases nous sont-elles adressées de cette façon dès le plus jeune âge ? Quelles vertus ont-elles ? Si ce n’est que de mettre notre cerveau en mode « attention danger ! » A quoi ça sert ? 🧠⚠️
Quoi qu’il en soit, que ces adages aient un effet d’extrême positivité ➕ ou, au contraire d’extrême contrôle ➖, je trouve intéressant d’observer l’influence qu’ils peuvent avoir dans nos vies, tantôt ils nous portent, nous soutiennent pour avancer, tantôt, ils nous freinent, nous contiennent voir même nous effraient. 🙈
A 16 ans, j’encadrais des enfants en centre de loisirs, à 17 je passais le BAFD pour diriger un centre de loisirs et créer mon propre projet pédagogique d’accueil. A 17,5, j’annonçais à mes parents que je souhaitais être éducateur spécialisé. Ma mère m’a répondu direct : “Ah non ! On redresse pas un arbre tordu ! 🌳 Et puis t’es trop sensible !” Bref, alors du coup, sachant pas trop quoi faire, j’ai juste continuer d’apprendre les math parce que c’est la seule matière que j’aimais avec le sport. 🤸♂️ Mais pour prof de sport, là on m’a dit que je risquais d’être trop fragile physiquement. Bref, donc j’ai fait des math.
Passer des concours 🙇♀️ pour entrer en écoles d’ingé, j’avoue, ça n’avait pas trop de sens pour moi et me motivait pas du tout. Alors, je me suis dit, bon ben prof de math alors ? 👩🏫Première année d’IUFM, 1er stage en collège, et là salle des profs. Au secours ! J’ai compris que je pourrais pas être prof. Ca parlait plus de “il arrivera à rien” ou “ils écoutent rien” que de partager sur ce qu’ils mettaient en place pour permettre à chacun de grandir avec joie et confiance. Aucun jugement, c’est juste que c’est pas ce que je voulais faire, du moins pas dans ce cadre là. Bref. Donc j’ai continué les math encore. Les statistiques plus spécifiquement. Classification, analyses, proba, …ça me rapprocher de l’humain quelque part. Puis stage de fin d’études et 1er job, je rentre à l’assurance chômage comme chargée d’études statistiques. 📉 Les missions de service publiques de la boîte, le lien social qu’elles créent à l’extérieur, clairement me portent bien. Elles me touchent. Le métier en tant que tel, très vite je me sens à l’étroit. Alors, je fais ce que je sais faire de mieux, je réinvente mon métier. Et j’ai la chance de rencontrer un Directeur Régional humainement exceptionnel qui a à coeur de développer et laisser s’exprimer les talents 🧡. Ma créativité trouve un large terrain de jeu et très vite je suis propulsée à des fonctions de management supérieur et transverses. Je crée de nouveaux dispositifs de gouvernance basés sur l’écoute et l’horizontalité en bouleversant un peu les codes d’un système pyramidale et hiérarchique. Je développe l’innovation en encourageant les conseillers à porter et développer leurs idées avec l’ensemble des parties prenantes, demandeurs d’emploi, entreprises, partenaires. Bref, je m’éclate. ✨✨
Et bing, 1er coup d’arrêt. Changement de Direction Régionale. Et on me fait vite comprendre qu’il va falloir moi aussi que je change de direction. Le mode “exécution” est à l’honneur ! Peu de place à la concertation. Retour aux notes et directives. Il faut des chiffres aux tableaux de bord et des personnes dans des cases. Pour tenter de me faire rentrer dans une de ces cases, on me dira “que je ne vois que le verre à moitié vide”. Car oui, elle était bien vide de sens pour moi cette case. Je résiste et réussi à emprunter un chemin de traverse qui me mène sur la terre de la facilitation ! Et là, c’est l’extase ! Je me découvre, découvre un métier et découvre une équipe. Une vraie équipe ! Au sens propre du mot. Où nous construisons tout ensemble. Je découvre les méthodes d’intelligence collective, le faire ensemble dans des sprints collaboratifs avec des personnes qui aux premiers abords tout sépare, la posture basse, le fun, le plaisir dans le travail et des sourires ! Un nombre incalculable de sourires naissant de la simple connexion les uns aux autres. C’est là aussi où j’ai pris conscience, de la solitude qui habitait chacun, chacune. Puis j’ai déménagé à 600 km pour une histoire d’amour. Pas la meilleure décision que j’ai prise. J’avais oublié une chose dans tout ça, travailler à ma reliance à moi. Et là, en trois ans, tout a volé en éclat ! 💥🌊
Bing, 2eme coup d’arrêt ! Plus violent que le 1er. Perso, pro, j’ai fini par exploser à l’intérieur. La sur adaptation à des limites. Il arrive ce moment où tout fini par lâcher.
Finalement, ces adages ou du moins, la manière dont ils sont le plus souvent utilisés, reflète assez bien la société dans laquelle on évolue, je trouve. Une société où il y a peu de place à “être”. Une société qui accable plus qu’elle n’encourage. Une société qui divise ⚡ plus qu’elle ne réunit 💫. Une société qui cultive la peur et anesthésie plus que la joie et le plaisir à se rencontrer, s’amuser et construire ensemble 🤝de par nos différences. Une société de raison qui se fonde sur ce qu’elle croît être rationnel et/ou raisonnable. Une société où les transmissions de sagesses intérieures se sont perdues au profit d’une productivité sans limite et sans aucun sens. “Travaille ! Sois fort et courageux ! Et surtout ne te montre pas vulnérable. N’exprime pas tes émotions.” Et c’est là que nous avons tout faux, je pense. Nous avons tous une sagesse à transmettre. Partager sa fragilité, c’est autoriser l’autre à être avec tout ce qu’il est et lui permettre d’avancer sans crainte d’être jugé, sans peur de chuter. “Sois fort et courageux”💪, oui, mais sans se tromper de cible.
Sois fort et courageux pour toi, pour résister, oser être qui tu es et offrir ton expérience à l’autre en guise d’enseignement et de sagesse 🧘♀️. Vis 🎉, explore 🌍, ris 😂, pleure 😭, ressens ✨, partage 💃, pars à la recherche de chaque petit trésor propre à toi 🧚♀️ dans toutes choses, passe par des cases aussi parfois, pas pour y rester mais pour t’y découvrir, développer l’altérité, rêver et créer ce petit grand quelque chose qui t’es propre. C’est en tout cas les mots que j’aurai aimé entendre quand j’étais plus jeune. Loin des bulletins de notes, des filières d’orientation, des écoles de prestige et de la réussite “raisonnée”.
Ce qu’il m’a manqué au final dans tout ça et qui me manque bien souvent encore aujourd’hui, c’est des espaces de paroles et de dialogue. Ce n’est pas d’appliquer une directive qui est difficile. Ce qui est difficile est de ne pouvoir exprimer et partager des désaccords, des incompréhensions. Ce n’est pas d’entendre que les princes charmant n’existent pas ou qu’on ne peut redresser un arbre tordu qui est difficile, c’est d’être en incapacité de questionner, d’aller au delà de quelques mots, de ne pas se laisser aller à la controverse et de s’en amuser. C’est d’ailleurs là que l’adage devient intéressant en soi ! C’est quand on s’en sert pour se fabriquer des fenêtres sans barreau. Aller à la rencontre de ce qui peut nous heurter au premier abord, c’est ouvrir sur quelque chose.
Inspirations :